Point de chute, une observation sur la manière d’aborder l’art en opposition aux idéologies qui tentent de la cerner.

Le regard que les intellectuels engagés avaient sur la musique, au temps du communisme et de l’union soviétique, parait de nos jours d’un archaïsme notoire.

Leurs jugements sur l’esthétique musicale, tels un Adorno par exemple, qui incriminaient le gout bourgeois, et essayent d’édifier des méthodes pour établir une esthétique en abolissant le choix individuel au profit du contrôle sur les masses, étaient de caractère fasciste, même si ces intellectuels le combattaient.

La cinquième symphonie de Chostakovitch, la symphonie de la rétractation, et l’analyse d’Adorno sur les ouvres de Benjamin Britten sont deux exemples typiques qu’illustrent, d’un côté, le mentor idéologique occidental allemand, Adorno et d’autre côté le compositeur russe qui pour survivre au régime stalinien a dû composer cette symphonie comme l’exigeait le « parti ».

Pour quoi Point de chute ? Parce que l’art est en soi-même une démarche exo-idéologique de masse et s’accorde uniquement au bien vouloir de l’artiste. Autrement dit, l’art officiel est une tricherie, une prostitution dont le client (Les états ou Entreprises) impose un critère, un chemin à suivre, soit-il en se maintenant dans les normes de la tradition ou l’imposant (tacitement) une position « d’avant-garde ».  

Au dire de Luciano Berio « ... Pour cette raison, chaque œuvre significative peut être considéré comme expression d’un doute, un pas expérimental dans un processus poétique, une reconnaissance d’un besoin continuelle de modifier, de réinterpréter, de vérifier, de renoncer pour toujours à la confortable utopie d’un super-code qui garantirait une communication absolument sans faute. » [Méditation sur un cheval de douze tons, in Revue contrechamps n1]